• Le crépuscule des vaches de mer

    Auteur : Frabrice Genevois 


    Résumé:
    Dans la première moitié du 18ème siècle, la Russie émerge en tant que grande puissance et ne cache pas son désir de s'ouvrir largement sur l'Europe. Soucieuse de connaitre les limites de son propre empire et de poursuivre l’œuvre initiée par son oncle le tsar Pierre le Grand, la tsarine Anne confie au danois Vitus Béring la mission de déterminer précisément où commencent les côtes de l'Amérique.

    Commandant en chef d'une flotte de deux bateaux construits pour l'occasion, Vitus Béring engage à la dernière minute un jeune scientifique allemand totalement inconnu, Georg Wilhelm Steller, en tant que naturaliste et médecin. La traversée du Pacifique Nord depuis la péninsule du Kamchatka sera tout sauf une partie de plaisir : brouillard, tempêtes, froid et scorbut décimeront les équipages et viendront contrarier les plans de Béring.

    Les événements prendront une tournure dramatique lors du naufrage de l'un des bateaux sur les côtes d'une île désolée, mais Steller décrira à cette occasion de formidable créature jusqu'alors totalement inconnues de l'Occident.

     

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    Critique personnelle :


    J’ai juste envie de dire : waouh !

    Tout d’abord, je tiens à remercier Fabrice Genevois pour sa gentille dédicace dans le livre. Et qu’il soit rassuré : j’ai passé un magnifique moment en compagnie de Steller et Bering !

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    Je ne sais pas où commencer tellement ce livre est riche ! 


    Je vais peut-être dire un mot sur une petite particularité que j’ai beaucoup aimé : les illustrations aux crayons à papier qui ponctuent tout le livre et le bas des pages et qui changent selon le chapitre. J’ai aussi aimé la présence de cartes montrant aussi bien le trajet des expéditions que les mappes mondes de l’époque, ça aide à visualiser comment était vu le monde. Car si dans nos esprits on voit tous un peu près à quoi ressemble l’actuel détroit de Béring, ce n’était pas du tout le cas à l’époque. Ensuite, il faut avouer que parfois entre les noms russes, danois, Allemands et leurs diverses fonctions, on pourrait s’y perdre, mais que nenni ! L’auteur à penser a tout : un petit listing des principaux protagonistes et leur rôle ! Bref tout est fait pour que le néophyte ne soit pas perdu ! Puis comme tout bon scientifique, il y a à la fin l’ensemble des références bibliographiques pour aller plus loin si l’on veut.

     

    Venons-en au contenu… et bien juste waouh ! c’est super bien écrit et super riche sur de nombreux domaines : botanique, zoologie, ethnologique, médical, la vie sur les bateaux…. J’ai aussi aimé les deux visions qui s’opposent : les marins et les scientifiques (encore que Steller soit un peu appart, puisque ce n’est pas un scientifique de salon à perruque). Les marins pensent à l’exécution de leur mission et de revenir en vie, et les scientifiques à faire des découvertes naturalistes. Les deux positions seront souvent en opposition. Et j’avoue, bien que je sois scientifique, d’être plutôt du point de vue des marins.

     

    Le roman raconte dans un premier temps l’exploration de Béring dans l’est de la Russie. Et on se demande de quoi les hommes comme Béring étaient faits ? C’est vraiment incroyable de découvrir les expéditions dans ces régions glaciales. Puis Steller rejoint l’expédition. Il faudra 4 ans pour traverser la Sibérie… 4 ans !!  Plus de temps qu’il en faut pour faire sa licence. Après maints déboires, l’expédition du St-Pierre et du St-Paul  part de la Sibérie vers l’Amérique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que rien de va vraiment se passer comme prévu. Les deux bateaux se séparent dans le brouillard et ne se retrouverons jamais. Le st Paul va être le plus chanceux [si on peut dire chanceux en fait !]. Le St-Pierre va vivre un vrai cauchemar : scorbut et naufrage sur une île déserte. Mais c’est aussi à cette occasion que Steller va découvrir la fameuse vache de mer, cousine de nos lamantins et dugongs. Et quel destin tragique qui attend notre vache… Après le départ et le retour des hommes en Russie, sans Béring qui mourra sur l’île d’échouage.  J’avoue avoir eu une petite larme à l’œil.

     

    Le dernier chapitre est celui qui m’a mis en rogne. Une fois de plus on voit comment la convoitise de certains hommes a conduit à la disparition d’espèces, dont notre pauvre vache de mer, que Steller sera le seul à avoir un peu étudié. Quel malheur ! Loutre, otarie, vache de mer, cormoran… aucune espèce ne sera épargnée. Mais bon, que peut-on dire d’une époque où on pensait que les ressources étaient illimitées et que les animaux n’étaient rien [bon, avouons que parfois, ces deux idées sont encore présentes dans nos sociétés modernes…].

     

     Bref, je ne pense pas avoir été autant bouleversé par une expédition depuis que j’ai découvert celle de Shackleton avec l’Endurance. Et même si pour moi ce n’est pas ce qu’on appel une expédition polaire, pour moi c’en est une car les hommes ont affronté les grands froids sibériens et du pacifique nord. Ce livre est juste fabuleux et je le conseille vivement ! Et j’espère surtout que les expéditions polaires ne se feront pas que dans les livres pour moi cette année…


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